Frontière
Melilla au petit matin.
Les véhicules passent au compte-goutte entre l’enclave espagnole et Nador, au Maroc.
Devises obligent, il est plutôt rapide, le compte-goutte, pour les touristes qui entrent au Maroc ; manque de devises oblige, il est (nettement) plus lent pour les Marocains qui veulent entrer en Espagne… La liberté est aux finances et à ceux qui les détiennent, il faut le garder à l’esprit.
De chaque côté de la route, munis de longues matraques, les chiens de garde de l’Europe canalisent entre deux rangées de grilles hérissées de lames dissuasives, une foule de piétons comme seule l’Afrique sait en produire, chargée de ballots invraisemblables...
Je ne peux m’empêcher de repenser à cette frontière franchie au début des années 90, entre Ioannina (Grèce) et Girokaster (Albanie) : la méfiance d’un côté, l’espoir de l’autre.
L’espoir… Ouais.