On prend des habitudes...
Vers 18 heures, d’un petit saut de camionnette, on grimpe aux tombeaux des Mérinides.
On pourrait y aller à pied : c’est une petite demi-heure de marche depuis notre maison de la médina. Mais voyez vous… on prend le rythme du pays… Faut s’adapter et ne pas trop forcer…
De là-haut, on domine toute la vieille cité, lasse de 13 siècles de labeur, grouillante et confuse ; tragique et merveilleuse.
Si vous avez lu l’article précédent (Ramadan: Fil noir, fil blanc), vous savez que vers 18 heures, c’est le « ftour », la rupture du jeûne. Je vous y décrivais ce moment privilégié tel qu’on le vit du cœur même de la ville.
Nous avons maintenant pris nos habitudes : il y a plusieurs avantages à vivre cela de haut…
Le coucher du soleil d’abord, toujours superbe vu du sommet de la colline, avec ses ciels qu’il n’est plus nécessaire de décrire, les lumières de la ville qui s’allument, le Bordj Nord (un bastion construit par les Français pendant le Protectorat et aujourd’hui transformé en musée des armes) qui s’illumine, le vent frais qui dévale du Jebel Zalagh… et puis surtout, surtout, les appels à la prière, qui montent de tous les minarets.
Ils semblent se répondre et toute la vallée de Fez se remplit de leurs psalmodies.
Un moment magique…